Quand le Palais de l’Elysée ouvre les jeux olympiques 2024 à la presse internationale

A quelques jours de l’ouverture des Jeux, Paris paraît “sécurisé”. Alors se rendre à pied à l’Elysée à l’invitation du président, voici un à-côté plutôt réjouissant ! Il a convié la presse internationale* pour une conférence avec Thomas Bach, président du Comité international olympique et Tony Estanguet, patron des JO de Paris. La météo est idéale. Et la perspective de découvrir les fameuses salles de réception de l’Elysée, de profiter de la fraîcheur des jardins, voici un bon argument pour celui qui n’y a jamais mis les pieds !
*Dont l’APE (Association de la Presse Etrangère) dont je suis membre.

L’or, le bleu, le blanc et le rouge de l’Elysée
Rendez-vous fixé au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré. Petit choc en traversant cette fameuse cour de l’Elysée avant d’atteindre le perron et le vestibule d’honneur. De gravir enfin (pour la première fois !), ces quelques “marches du palais” vers “les ors de la République”. Mais l’or ne semble plus totalement de mise à l’Elysée face à l’éblouissement tout en reflets bleu, blanc, rouge de la grande verrière du Jardin d’hiver signée Buren.
Le bleu, blanc, rouge du Jardin d’hiver signé Buren (2021)

Or et stuc de la Salle des fêtes et son grandiose plafond peint par Dubufe (1896)

En attendant le président
Point de tapis rouge pour nous recevoir jusqu’au vestibule d’honneur. C’est ici, selon le protocole, que le président accueille les chefs d’Etats étrangers : sol pavé de marbre blanc et rouge surmonté d’un immense lustre de bronze doré et, faisant face à l’entrée, la très saisissante sculpture d’Arman, hommage à la Révolution française (un bloc de quelque 200 drapeaux de marbre blanc à hampe doré).
Le président est en retard ! Laissons lui le temps de partager une pizza avec les athlètes au village olympique de Saint-Denis.


Par le Salon Murat vers la Salle des Fêtes
Déambuler presque seul est légèrement grisant. On m’indique à droite. Je passe par un premier salon. C’est le Salon des tapisseries, un lieu de passage mais curieusement sans tapisseries. Installé du temps de Felix Faure (IIIe république), il a été remanié et intégralement restauré sous la présidence actuelle. Belles compositions florale. Au mur, des oeuvres du peintre franco-hongrois Simon Hantaï venues du Centre Pompidou. Un coup d’œil juste à côté sur le Salon des aides de camps comme le fut Murat pour Napoléon. Il est aujourd’hui réservé aux invités.
Un petit business de goodies
Par la droite, le Salon Murat. Un lieu chargé d’histoire puisqu’il fut la salle de réception principale du palais du temps de Murat. Il est orné d’un décor militaire en cinq tableaux selon la vogue de l’Empire. Entre les deux fenêtres donnant sur le jardin, on distingue la colonne Vendôme surmontée de la statue de l’empereur (beau-frère de Joachim Murat). Et dans le coin, “petit business” des goodies (made in France) des Jeux olympiques 2024. Gros succès !
Le Salon des tapisseries réhaussé par les toiles de Simon Hantaî

Le Salon Murat qui accueille chaque mercredi le Conseil des ministres

C’est en fait le salon où se tient le Conseil des ministres chaque mercredi. Il faut imaginer ce salon occupé par la nouvelle table du Conseil appelée “Medulla” de 13,4 m qu’on dit être belle et fonctionnelle. De plus elle se monte et se démonte rapidement et peut accueillir entre 20 et 40 personnes. Sans sa présence il me reste la très célèbre pendule dite des Trois Horloges celle-là même qui fixa le temps en 1963 lors de la signature du traité entre le président De Gaulle et le chancelier Adenauer, acte fondateur de la réconciliation franco-allemande.
Cette pendule qui rythme le Conseil des ministres du mercredi
A défaut de table, il reste la très célèbre pendule dite des Trois Horloges avec ses quatre paysages en porcelaine ( désolé, mon reflet passe dans le paysage !). Le président n’a-t-il pas déclaré qu’il serait “le maître des horloges”. Et cette horloge se pose sur la table du Conseil des ministres chaque mercredi avec ses deux cadrans placés de part et d’autre du boitier. Elle occupe le centre de la table face au président et au premier ministre. C’est sans doute la plus prestigieuse des 320 horloges et pendules que recense le palais de l’Elysée, remontées chaque mardi.

Que la fête commence !
Mais le véritable choc à l’Elysée est le passage des salons traditionnels au Jardin d’hiver. Un éblouissement de lumières avec ce bleu, ce blanc, ce rouge éclatés en mille reflets. Une verrière qui rappelle que le lieu avant d’accueillir réceptions et conférences de presse était une serre de plantes rares. Depuis 2021, Daniel Buren a magistralement habillé cette magnifique verrière des couleurs du drapeau national. Est-ce donc vraiment une installation éphémère ? Comme le Jardin d’hiver, les pièces voisines, la Salle des fêtes et le Salon Napoléon III ont été restaurés en 2018. Et c’est en musique jouée par l’orchestre à cordes de la Garde républicaine qu’on pénètre maintenant dans l’immense salle des fêtes ; un décor tout en stucs et en dorures.
Toute fête a sa musique. L’Elysée nous offre l’orchestre à cordes de la Garde républicaine
Entre le Jardin d’hiver et la Salle des fêtes, il n’y a qu’un pas


Le temps d’un café dans l’attente du président


Le président arrive. Il est aux côtés du président du CIO

Les tables se couvrent, les jardins s’ouvrent, les journalistes s’agglutinent autour du président
L’Elysée est à la hauteur de sa réputation. Des buffets installés dans les jardins. Un petit air d’abondance et de raffinement. Tout ici vient du Marché international de Rungis. Son grand patron est là, Stéphane Layani, ami proche du couple présidentiel.

Seulement 3 vins : un rosé, un blanc, un rouge
Mais quels vins ! Château Minuty domaine iconique des Côtes-de-Provence, surplombant la Presqu’île de Saint-Tropez. Un choix très estival ! Le reste, à vous d’apprécier !




L’homme de l’ombre du président, c’est “le fort des halles”

Stéphane Layani qui vient d’être reconduit PDG de la Semmaris (autorité gestionnaire du marché international de Rungis) est un très proche du président (ils sont intimes depuis plus de 20 ans). Il a eu l’honneur de porter la flamme olympique le samedi 21 juillet à Rungis. A lui la responsabilité de fournir en plus, les 13 millions de repas servis lors des Jeux olympiques. Son royaume : Rungis. Il s’étend sur 234 ha, regroupent 1220 entreprises, 13 000 salariés avec un chiffre d’affaire de 11,6 milliards d’€. Il nourrit Paris, sa région, la France et bientôt l’Europe. Souvenir d’un petit déjeuner à Rungis à 6 h du matin avec Stéphane Layani et le chef multi étoilé Nicolas Sale. Avec le café, la traditionnelle côte de bœuf !
Quand la presse internationale rencontre le président, son épouse, Nemo, Jules et Jeanne
Un président qui prend le temps


Nemo n’est plus seul !
Ce croisé Labrador-Retriever-Griffon de 8 ans (adopté à la SPA), à l’instar de son maître s’est pris quelques poils blancs. L’arrivée de Jules et Jeanne, deux lévriers tazi (race de chien kazakh) a sans doute bousculé sa vie de “Premier chien”. Il aime resté à l’écart de ces deux grand échalas de chiens qui se prennent pour des stars. Mais diplomatie oblige ! Jules et Jeanne sont des cadeaux du président du Kazakhstan lors du voyage d’Emmanuel Macron à Astana en 2023, alors !

Quand Brigitte Macron rencontre Aliya Syzdykova, journaliste kazakh, de quoi parlent-elles ?
Aliya Syzdykova (Khabar Agency) notre consœur de l’APE (Association de la Presse Etrangère) savait que l’Elysée détenait ces 2 lévriers Tazi. Promesse fut faite par la Première dame. Lors de la première portée (entre Jules et Jeanne), un chiot lui sera réservé. Waouh !

