Santiago du Chili : quand la révolte enflamme les murs et que les chiens aboient à la mort des “pacos”

Santiago du Chili, du haut du Cerro San Cristobal. On aperçoit à l'est de la ville la Cordillère des Andes et ses sommets enneigés (Photo Tess C)
Santiago du Chili, du haut du Cerro San Cristobal. On aperçoit à l’est de la ville, vers l’Argentine, la Cordillère des Andes et ses sommets enneigés (Photo Tess C)

Santiago du Chili, Plaza Italia sur la Alameda, au coeur de la révolte

Santiago du Chili, après 45 jours de quasi-paralysie de l’activité économique, de contestations, d’émeutes, de répressions violentes, reprend son souffle. En cette matinée printannière chaude et ensoleillée de fin novembre, la ville vaque comme si de rien n’était, à ses occupations. La Alameda (av. Providencia), surmontée de l’impressionnant Cerro San Cristobal (de l’autre côté du rio Mapocho), ne montrerait-elle  de la contestation que la statue équestre, bariolée et graffitée du général Baquedano, Plaza Italia* (rebaptisée par les manifestants Plaza de la Dignidad (Place de la Dignité).

Sur La Alameda, Parque Bustamante, couple d'amoureux (Photo FC)
Sur la Alameda, Parque Bustamante, quelques campements et un couple d’amoureux (Photo FC)
Si tôt le matin, peu de monde, seul, Plaza Italia, la statue équestre du général Baquedano bariolé et graffité rassemble quelques jeunes manifestants (Photo FC)
Si tôt le matin, peu de monde, seule, Plaza Italia, la statue équestre du général Baquedano bariolée et graffitée rassemble quelques jeunes manifestants (Photo FC)
El obelisco de Plaza Italiana es el lugar ideal para que los manifestantes puedan expresar su odio a los pacos, quienes violan, asesinan y mutilan en toda impunidad (Foto FC)
L’obélisque de la Plaza Italia est l’endroit idéal pour les manifestants d’exprimer leur haine des pacos (des flics), qui violent, assassinent et mutilent en toute impunité (Photo Tess C)
Plaza Italia, Obelisco fhanqué de la statue du président Balmaceda qui a eu droit à la vindicte des manifestants. Au loin, on aperçoit le Cerro San Cristobal qui domine la ville de ses 880 m (Photo FC)
Obelisco Plaza Italia est flanqué de la statue du président Balmaceda. Il eut droit à la vindicte des manifestants. Au loin, on aperçoit le Cerro San Cristobal qui domine la ville de ses 880 m (Photo FC)

L’obélisque, flanqué de la statue du président Balmaceda n’a pas lui aussi échappé à la vindicte des manifestants. Les parcs Bustamante et Forestal commencent ici, ainsi que les rues populaires Pio Nono et Vicuña MacKenna. Un timide nettoyage à coup de karcher paraît ici anachronique tant il y a à faire. L’odeur de gaz lacrymogènes est partout prégnante. Les botilleras sont ouvertes, les vendeurs de Completos italianos, ce hot dog avec avocat, tomate et mayo (la trilogie du fast food à Santiago) occupent les rues.

Chili nov 2019 manif in front Moneda (The Associated Press)

Devant le Palacio de la Moneda, les premières manifestations de la journée défilent. Celle du 28, très impressionnante aura lieu à 17 h. La plupart des feux de circulation ont été arrachés. Pas un policier en vue, pas de militaire non plus. La ville semble livrer à elle-même. Alors, ce sont les étudiants, ces manifestants tant décriés par le pouvoir qui se chargent de la circulation (losange rouge à la main : Pare/Sigue). Ils sont à visage découvert ou “encapuchados”. Pas d’embouteillage. Notre chauffeur lève sa vitre, quelques pesos d’entraide pour le mouvement. Partout des kakémonos pour annoncer La Sylphide montée par Peter Schaufuss. C’est du 26 au 2 décembre au Municipal de Santiago (Opera National du Chili) à partir de 3,80 €. Et si on s’y rendait entre 2 manifs !

Este palacio de la Moneda, surge, increíblemente intocado a pesar de todos estos días de protestas, conserva el recuerdo del golpe de estado del año 73 en el que el ejército Chileno asistido de la CIA, permitió que el general Pinochet tomase el poder. El presidente Allende se suicidara en su oficina (foto FC)
Ce palais de la Moneda, incroyablement intact malgré quelque 50 jours de contestations, garde le souvenir du coup d’état de 1973 où l’armée aidée de la CIA, permet au général Pinochet de prendre le pouvoir. Le président en titre Allende se suicidera dans son bureau (Photo FC)
Et pourquoi pas un ballet, La sylphide qui se joue à l'opéra de Santiago pendant les événements (à partir de 3,80 €). Ici sur le côté de la Monéda, rue Morande (Photo FC)
Et pourquoi pas un ballet, La sylphide qui se joue à l’opéra de Santiago pendant les événements (à partir de 3,80 €). Ici sur le côté de la Monéda, rue Morande (Photo FC)

Les lieux pour se situer

1/Plaza Italia, véritable plaque tournante du centre de Santiago

Plaza Italia est le lieu de rassemblement habituel des Chiliens pour les célébrations et les manifestations, improvisées ou planifiées ainsi que les grandes victoires sportives. C’est l’endroit à Santiago où se déroulent des défilés pour les droits des étudiants et des travailleurs. C’est devenu tout naturellement depuis 7 semaines le point névralgique de la contestation.

2/La Avenida Libertador General Bernardo O’Higgins

Elle est appelée familièrement Alameda. C’est l’avenue principale de Santiago. Elle mesure dix kilomètres, commence à la Gare centrale et se termine à la Plaza Baquedano. C’est sur cette immense avenue que se trouvent le palais de La Moneda (résidence du président), la colline Santa Lucia, l’université du Chili, et l’université pontificale catholique du Chili. La ligne 1 du métro la parcoure dans sa totalité depuis Pajaritos jusqu’à Escuela Militar.

Cette obélisque de la Plaza Italia est le support idéal pour les manifestants qui exprime ici la haine des pacos qui ont assasiné et mutilé en toute impunité (Photo FC)
Cet obélisque de la Plaza Italia est le support idéal pour les manifestants exprimant ici leur haine des pacos qui ont assasiné et mutilé en toute impunité (Photo FC)

Tout comprendre de la crise chilienne en 3 minutes de lecture

Parcourir cette stupéfiante ville, fin novembre 2019 c’est d’abord capter un mot. Il s’affiche partout, il hurle sur les murs, il enflamme les bâtiments, il se conjugue à toutes les haines, c’est pacos (flics) : nos estan matando.

Mata pacos (mort aux flics), qui se graphe sur les murs de la Universidad Academia de Humanismo Christiano proche du quartier Italia (Photo FC)
Mata pacos (mort aux flics), qui se tague sur les murs de la Universidad Academia de Humanismo Christiano proche du quartier Italia (Photo FC)

23 morts, 240 blessures oculaires, 8100 arrestations

Au cœur de Santiago, Plaza Italia. C’est le point névralgique de la contestation. Les dix kilomètres de l’Alameda, l’avenue principale de Santiago* sont littéralement imprégnés de la trace des manifestations. Graffitis, pochoirs, affichettes à l’imagination la plus débridée couvrent tout ce qui peut être couvert. Les mots sont violents. Ils reflètent l’extrême brutalité de ces manifestations qui se suivent sans faiblir depuis près de 50 jours dans une odeur prégnante des gaz lacrymogènes. La plupart  ont été férocement réprimées dans le sang faisant des centaines de victimes, des éborgnés, des amputées, des pendues, des violés, des disparues. Fin novembre, Human Rights Watch et Amnesty International parlaient de violences systématiques : tortures, viols, mutilations commisent par les forces de l’ordre. Ils dénombraient 23 personnes décédés dont 5 tuées par la police, 8100 arrestations et 240 blessures oculaires par des tirs de billes au plomb).

Chili nov 2019 nuestra voz (Photo Tess C)

La photo des victimes des pacos est affichée partout dans la ville (Photo FC)
La photo des victimes des pacos est affichée partout dans la ville, essentiellement des éborgnés par l’utilisation de redoutables billes au plomb. (Photo FC)

Ces chiens appelés mata pacos

Face à ces pacos, une jeunesse déterminée ! Mais aussi incroyable que cela puisse-être, c’est la présence de chiens menant les défilés. C’est eux en premières lignes face aux forces de l’ordre « Negro mata paco, santo patrono de los manifestationes ». Ils sont devenus l’emblèmes de ces journées d’émeutes, les murs se sont couverts de leur effigie, les manifestants s’en masquent le visage.

Les chiens sont en premières lignes des manifestations. Certains sont devenus des héros pour leur courage et leur haine des pacos (Photo du manifeste)
Les chiens sont en premières lignes des manifestations. Certains sont devenus des héros pour leur courage et leur haine des pacos. Ils sont présents sur les murs : “continue à aboyer !”… (Photo du manifeste de la rue)

Le chien El Negro Matapacos symbole de la révolte sociale au Chili

Le chien El Negro Matapacos est devenu l'icône des révolutions et des révoltes dans le monde.
Le chien El Negro Matapacos est devenu l’icône des révolutions et des révoltes dans le monde.
Depuis le début des événements, les chiens sont devenus symboles de la protestation sociale au Chili. C’est à la mémoire d’El Negro Matapacos, un chien légendaire associé aux manifestations massives du mouvement étudiant de 2011, puis de 2012 et 2013. El Negro Matapacos était un chien quiltro noir (bâtard au Chili) reconnaissable à son écharpe rouge nouée autour du cou. Il se tenait à l’avant des défilés, aboyant constamment sur les hommes en uniforme au milieu des jets d’eau et des gaz lacrymogènes.

Une icône de la révolution

Sa réputation a fait le monde, de Tokyo à New York il est représenté sautant un tourniquet du métro pour protester (en novembre dernier) contre la répression policière envers un jeune noir. Lorsque, à Santiago, la statue du général Manuel Baquedano*, Plaza Italia a été dégradée par les manifestants, une pétition a aussitôt circulé : y placer  une représentation de El Negro Matapacos, devenu icône des révolutions et rébellions dans le monde.
*Le monument de Baquedano est flanqué de deux personnages, “Libertad”, une femme tenant une couronne d’un côté et de l’autre, un soldat. C’est cette statue qui a été arrachée.

Une dictature mal éteinte 

Jamais une démocratie n’a vécu un tel divorce, une séparation dans une telle violence (La démocratie des riches, la dictature des pauvres a-t-on pu lire sur les murs). Comment la jeunesse chilienne fortement soutenue par l’ensemble des classes opprimées pouvait-elle encore supporter ce modèle injuste né dans les soubresauts d’une dictature militaire mal éteinte ? C’est celle de Pinochet qui s’acheva en 1990 mais qui laissait derrière lui, 3200 morts et disparus alors que lui mourait dans son lit en 2006 à 91 ans. Il n’a jamais été condamné. Résultat, un modèle bâtard ultra libéral et une démocratie (vantée par l’élite) si peu sûre d’elle qu’elle envoya non la police mais l’armée et les chars (suivi d’un couvre-feu) dans les rues de Santiago dès les premières manifestations. C’était du jamais-vu depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet.

No son 30 pesos, son 30 años !

Tout a commencé par ce qui nous paraît un petit rien, le refus de payer une légère augmentation du ticket de métro. Elle fut suivie dès la nuit du 18 octobre, par une véritable explosion de colère (au départ des lycéens et des étudiants) : saccage de plus de soixante-dix stations du métro (le plus moderne d’Amérique latine), des banques, des bâtiments de la compagnie d’électricité Enel, incendiés. No son 30 pesos, son 30 años ! répliquèrent les manifestants. Face au déferlement populaire, Sebastián Piñera (président de la République de 2010 à 2014 et de nouveau depuis 2018) paniqua. Etait-il en mesure de véritablement ressentir l’exaspération du peuple chilien envers son gouvernement ? Cet homme d’affaire milliardaire n’est autre que l’incarnation de l’élite chilienne dans toute son arrogance libérale. N’a-t-il pas construit sa fortune pendant l’ère Pinochet ? Lorsqu’il prend conscience de l’extrême gravité de la situation, c’est déjà presque trop tard : se acaba tu tiempo, viene el estallido, rétorquent par graffitis les manifestants.

Station de métro Baquedano, Plaza Italia (ligne 1 et 5) ou ce qu'il en reste (Photo Tess C)
Station de métro Baquedano, Plaza Italia (ligne 1 et 5) ou ce qu’il en reste (Photo Tess C)
Ici, sur l'un des pans de l'obélisque de la Plaza Italia, l'imagination est au pouvoir (Photo FC)
Ici, sur l’un des pans de l’obélisque de la Plaza Italia, l’imagination est au pouvoir (Photo FC)
Dans les réseaux sociaux circulent plusieurs Photos de ce jeune homme baptisé PareMen. D'autres ont préféré l'appeler capitaine Alameda ((BASTIÁN CIFUENTES ARAYA)
Dans les réseaux sociaux circulent plusieurs photos de ce jeune homme baptisé “PareMen”. D’autres ont préféré l’appeler “capitaine Alameda” (BASTIÁN CIFUENTES ARAYA)

Enfin, une révision de cette constitution héritée de Pinochet

Des promesses, ce président en a pourtant faites : hausse des retraites les plus faibles, baisse du prix des médicaments, gel du prix de l’électricité, baisse des salaires des députés, hausse des impôts des plus riches… Mais quid de la demande des syndicats d’un salaire minimum à au moins 500 000 pesos (637 €) au lieu des 301 000 pesos mensuels (383 €) ?  Et comment pourra-t-on longtemps occulter que dans ce pays riche, environ 1200 individus s’arrogent 10 % de la richesse nationale ? Enfin, oui enfin, un accord historique a été signé le 15 novembre pour la révision de la Constitution de Pinochet, héritée de la dictature. Elle sera soumise à référendum fixé en avril 2020. Dernière mesure, elle date du 3 décembre. Sebastián Piñera décidait l’octroi d’une prime exceptionnelle de 50 000 pesos (57 €) par enfant pour les familles les plus vulnérables, soit 6 millions de chiliens sur les 19 millions d’habitants.

Fuego a la constitucion Pinochetista (Burn to the Pinochet 's constitution) Photo Tess C.
Fuego a la constitucion Pinochetista (au feu la Constitution pinochiste) Photo Tess C
L'église n'est pas épargnée : scandale sexuel (Eglise complice pédophile !, Porcs ! Curés violeurs !) Des églises pillées et incendiées (Photo Tess C)
L’église n’est pas épargnée : scandales sexuels : “Eglise complice pédophile !”, “Porcs !” “Curés violeurs !”… Des églises pillées et incendiées (Photo Tess C)

Tout est privatisé au Chili

Au Chili, la moitié des travailleurs gagne 400 000 pesos (510 €) ou moins par mois, alors que le coût de la vie y est équivalent à celui d’un pays européen, expliquait au journal Le Monde, l’analyste Marco Kremerman ajoutant que ces dernières années, un problème s’est aussi particulièrement aggravé : celui de l’endettement de la population. Sur 14 millions d’adultes, plus de 11 millions sont endettés. Mais comment pourrait-on vivre ici autrement ? L’éducation, la santé, les retraites… et même l’eau : tout est privatisé au Chili. C’est contre ce système que le peuple se révolte, contre les universités aux frais d’inscription exorbitants, contre les pharmacies, accusées d’entretenir une entente sur les prix des médicaments, contre les fonds de pensions privés chargés de faire fructifier l’épargne salariale pour assurer aux travailleurs une retraite par capitalisation mais qui se servent amplement au passage. C’est d’ailleurs contre eux que fleurissent les slogans les plus présents : No + AFPs (A bas les AFPs) visant les Administrateurs des fonds de pensions accusés de faire d’immenses bénéfices en ne distribuant que de faibles retraites.

El sueldo (salaire) minimo es violent (inscription dans le barrio Italia) Photo FC
El sueldo (salaire) minimo es violent (inscription dans le barrio Italia) Photo FC

La manifestation monstre du 25 novembre

Jusqu’à présent, rien ne semble mettre un terme à la crise au regard de la mobilisation historique du 25 novembre. Saccages, pillages et incendies de commerces ont continués dans plusieurs villes du pays. C’est une manifestation gigantesque qui réussit à réunir à Santiago, 1,2 million de personnes (environ 7 % de la population chilienne) Plaza Italia et sur l’Alameda, l’avenue qui mène au palais présidentiel (La Moneda). Et pourtant, pour la première fois, le président a reconnu un recours excessif à la force contre les manifestants. Il a aussi demandé à son gouvernement d’organiser une première rencontre avec les représentants de la « Plateforme d’unité sociale », un collectif d’organisations sociales et syndicales à l’origine de nombreux appels à manifester. Pendant ce temps, le peso chilien se dévaluait (aujourd’hui, 1 € = 785 pesos chiliens). 20 milliards de dollars ont été injectés pour freiner sa chute (et la promesse de créer 100 000 emplois) ; une chute due à la fois à l’inquiétude des marchés face à une crise sociale qui ne s’apaise pas et aussi à la chute du cours international du cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial. Autre conséquence, le gouvernement chilien renonçait à accueillir le sommet du forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) mi-novembre et surtout la conférence de l’ONU sur le climat COP25 transférée à Madrid.

Santago de Chile, Plaza Italia, el 25 de noviembre, activistas feministas al pie de la estatua ecuestre del general Baquedano, conmemoran el Día Internacional para la Erradicación de la Violencia contra la Mujer. Acusan al Estado y al presidente de estar del lado de los agresores y violadores (AFP / CLAUDIO REYES
A Santiago du Chili, Plaza Italia, le 25 novembre, des militantes féministes au pied de la statue équestre du General Baquedano, commémorent la Journée internationale pour l’éradication des violences faites aux femmes. Elles accusent l’Etat et le président d’être du côté des agresseurs et des violeurs (AFP / CLAUDIO REYES)

Si sur cette prestigieuse Alameda, rien ou presque ne semble épargné, seul dans son éclatante blancheur la Moneda, le palais présidentiel (où se suicida le Président Allende), reste miraculeusement intact. Respect de l’institution, non, il est sous bonne garde ! Mais attention ! Le Chili vient de tourner dans la violence une page de son Histoire et rien ne sera plus comme avant.

Santiago, un parcours dans les effluves des gaz lacrymogènes

"Le droit de respirer en paix", une promesse qui attendra dans ce quartier sur l'Alameda (Photo FC)
“Le droit de respirer en paix”, une promesse qui attendra dans ce quartier sur l’Alameda (Photo FC)

Le contraste est saisissant ! Partir de Barrio Italia avec ses rues arborées et ses maisons basses, voici sans doute le quartier le plus tendance de Santiago (antiquaires, ateliers d’art, boutiques de vêtements et décoration avant-gardistes, théâtres, cafés branchés…).

Av. Condell 65, l'ambassade de France, à deux pas de Plaza Italia, là aussi les manifestants s'exprime ! (Photo FC)
Av. Condell 65, l’ambassade de France, à deux pas de Plaza Italia, là aussi les manifestants se sont exprimés ! (Photo FC)
A Bellas Artes, dès l'entrée, on annonce la couleur (Photo FC)
A Bellas Artes, dès l’entrée, on annonce la couleur (Photo FC)
Museo Bellas Artes, là où l'anticapitalisme se montre le plus mordant (Photo FC)
Museo Bellas Artes, là où l’anticapitalisme se montre le plus mordant (Photo FC)
L'Universidad de Chili (établissement public) à deux pas de la Moneda. C'est le foyer le plus engagé dans la contestation (Photo FC)
L’Universidad de Chili (établissement public) à deux pas de la Moneda. C’est le foyer le plus engagé dans la contestation (Photo FC)
A l'ombre de la Moneda (résidence du président), om improvise une conférence de presse sur le prochain défilé (Photo FC)
A l’ombre de la Moneda (résidence du président), improvisation d’une conférence de presse sur la prochaine manifestation (Photo FC)

Le coeur historique de Santiago, cadre de la contestation

A la périphérie du barrio Italia, l’av. Condell (où se trouve l’Ambassade de France) débouche de plain pied sur l’Alameda (av. Providencia, Parque Balmaceda) et Plaza Italia, cœur névralgique des manifestations. Il suffit ensuite de suivre cette immense avenue en passant devant Obelisco Plaza Italia, pour traverser Plaza de la Dignidad (Plaza Baquedano) puis continuer sur Parque Forestal jusqu’à Bellas Artes. De là, par la rue Miraflores, on rejoint Cerro Santa Lucia, une colline qui se dresse à 629 m, en plein cœur du quartier historique de Santiago (un escalier double, érigé par l’architecte chilien Victor Henri Villeneuve mène jusqu’au Castillo Hidalgo). En rejoignant la Alameda Bernardo O’Higgins, impossible de ne pas s’arrêter à la iglesia de San Francisco et son couvent adjacent, sans doute les plus anciens édifices de l’époque coloniale du pays (1622). Enfin, une fois passer l’Universidad de Chile fondée en 1842, principale et première institution d’éducation supérieure publique du Chili, on arrive Plaza Libertad, devant le Palacio de la Moneda. C’est le point de passage obligé de toutes les manifestations qui depuis 50 jours défilent devant cet immense édifice d’une blancheur éclatante et qu’aucun tag jusqu’à présent n’a réussi à ternir.

A l’ombre de la Moneda

La Moneda c'est aussi un centre culturel très appécié des chiliens (Photo FC)
La Moneda c’est aussi un centre culturel très apprécié des chiliens (Photo FC)
Ce petit coin café entre deux immeubles, calle Morande à une rue du Palacio de la Moneda, semble être le lieu de détente préféré des fonctionnaires d'en face (Photo FC)
Ce petit coin café entre deux immeubles, calle Morande sur le côté du Palacio de la Moneda, semble être le lieu de détente préféré des fonctionnaires d’en face (Photo FC)

La liberté guidant le peuple

A bien regarder cette affiche colée sur l’obélisque de Plaza Italia, n’aurait-elle pas une certaine ressemblance avec le tableau de Delacroix : La Liberté guidant le peuple. Combien de fois ce chant révolutionnaire El pueblo, unido, jamás será vencido » (le peuple, uni, jamais ne sera vaincu) a-til retenti lors de ces manifestations ?

"Nous somme la génération qui n'a pas peur" affirme cette affiche placardée sur l'obélisque Plaza Italia (Photo FC)
“Nous somme la génération qui n’a pas peur” affirme cette affiche placardée sur l’obélisque Plaza Italia (Photo FC)

 

Cette Rosita perdue, les pacos n'auront pas à la craindre ! (Photo FC)
Cette Rosita perdue, les pacos n’auront pas à la craindre ! (Photo FC)

 

 

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