Juchée au sommet de la butte, La Bonne Franquette, au cœur de Montmartre
Quelle adresse ! Elle est à l’angle de la rue des Saules et de la rue Saint Rustique, si chère au peintre, Maurice Utrillo ! A 128 m d’altitude cette dernière est la plus haute rue de Montmartre donc le point culminant de la capitale. Mais pas tout à fait puisque la tour Eiffel se targue de culminer à 300 m d’altitude.
C’était le rendez-vous des plus grands peintres impressionnistes
Encore faut-il savoir y aller à La Bonne Franquette, ce café-restaurant mythique où bat encore le cœur de Montmartre. Une maison du XVIe siècle dans ce vieux Montmartre. Elle fut le rendez-vous de Pissarro, Sisley, Cézanne, Toulouse-Lautrec, Renoir, Monet, Zola… sans doute assoiffés après l’ascension de la butte. D’autres sont des voisins, Suzanne Valadon et Utrillo, installés en 1896 à l’angle de la rue des Saules et de la rue Cortot (aujourd’hui, musée de Montmartre), tout près de chez Aristide Bruant. Autres habitués, les frères Van Gogh, Vincent et Théo. Pensez à eux en passant devant le 54, rue Lepic. C’est là qu’ils habitaient.
Au comptoir de La Bonne Franquette, les Fracheboud de pères en fils depuis 1971
La Bonne Franquette, en haut de la rue Lepic, ne pouvait pas se contenter d’être un restaurant, un bar à vins, un bistro ou encore un cabaret. Non, l’établissement est devenu au fil de l’histoire une véritable institution montmartroise. Car cette maison a su mettre “en cuisine”, dans ses verres et par sa musique, sa devise (affichée sur les murs) : aimer, manger, boire et chanter. Ici, épicurisme et bonheur ne sont pas de vains mots. Monter à La Bonne Franquette est encore un pèlerinage auprès de tant d’artistes qui ont habité ou fréquenté ces lieux. Au départ, une guinguette appelée Aux Billards en Bois, Le Franc Buveur, L’Ange, Le Ranch. Elle est devenue en 1925, La Bonne Franquette, expression parfaitement adaptée à la maison ! Eh oui, c’est “sans cérémonie, sans façon, en toute simplicité, à la fortune du pot” qu’on pousse la porte de La Bonne Franquette, sûr d’y trouver l’esprit et la convivialité qui anime ce haut lieu de la vie montmartroise. D’ailleurs, n’est-elle pas en pointe avec l’Association pour l’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO des bistrots et des terrasses de Paris pour leur art de vivre.
Le patron est Maître Sommelier
En 1971, La Bonne Franquette était racheté par Maurice Fracheboud, originaire de Samoëns en Haute-Savoie ; début d’une dynastie qui allait marquer l’histoire de la Butte. Aujourd’hui, les Fracheboud, Patrick et Luc, père et fils sont au commande. Le fils est ministre de la musique de la République de Montmartre. Patrick n’a pas de fonction ministérielle mais a une passion, sa cave. Il aime savoir qu’il a sous la main au moins 200 appellations de vins et d’alcools tous choisis par lui. Ce Maître Sommelier a su faire de La Bonne Franquette, le repère des grands mais aussi de plus petits vins qui font la réputation d’une grande maison. Il connaît les vignerons, ceux qui cultivent leurs vignes avec passion et dans le respect de l’environnement ; ceux qui offrent des produits exprimant magnifiquement leurs terroirs. En 2015, il recevait le titre de Maître Sommelier remis par les quatre meilleurs sommeliers du monde français : Philippe Faure-Brac, Serge Dubs, Olivier Poussier et Jean-Luc Pouteau. En 2023, à l’occasion de l’élection du Meilleur Sommelier du Monde qui avait lieu à Paris, la très prometteuse candidate française, Pascaline Lepeltier (arrivée au pied du podium, à la quatrième place) fut intronisée Citoyenne d’Honneur de la République de Montmartre par Alain Coquard. C’était bien évidemment à La Bonne Franquette.
Après un super jumelage au Champagne avec Bouzy, pourquoi ne pas réitérer l’idée avec Beaujeu, capitale historique du Beaujolais ? C’est ce qui se fera à La Bonne Franquette en novembre 2023 quand sera lancé à Beaujeu l’arrivée du Beaujolais Nouveau.
Tout ce qui est fête à Montmartre passe par La Bonne Franquette
Toutes les énumérer reviendrait à remplir l’agenda des festivités de la Butte : la fête du Beaujolais, le repas annuel de chasse, la paulée des Sommeliers, le salon des vins de Savoie, de Corse et d’ailleurs, le repas de gala de l’Académie Nationale de Cuisine, la Biennale du livre…
Quand le saké se fête à La Bonne Franquette
Patrick Fracheboud en tant que Maître sommelier est un grand amateur de Saké. Il vous montrera volontiers ses précieux flacons. Alors quoi de plus manifeste que d’organiser à La Bonne Franquette le concours des meilleurs sakés par l’Association des sommeliers de Paris rassemblant 250 sommeliers. Elle est présidé depuis 2007 par Jean-Luc Jamrozik ancien grand maître des caves du Baltimore et du Lancaster.
Dégustation exceptionnelle d’un Kasutori Shochu à La Bonne Franquette
Les brasseurs de ce Kasutori Shochu (saké issu de la distillation des lies ou « kasu ») sont là, à notre table : Jiro et Masato Nagumo, propriétaires de la célèbre brasserie Hakkaisan. Elle est située à Minami uonuma, dans la préfecture de Niigata, sur l’île de Honshu. A Minami Uonuma (sud d’Uonuma), la région est réputée pour sa neige abondante et son eau super douce qui convient parfaitement à la fabrication d’un saké d’une pureté exceptionnelle. On a dit de cette région d’Uonuma (on y trouve le mont Echigo-Komagatake au nord-est et le mont Makihata au sud-est) qu’elle est une création de Dieu faite pour la fabrication du saké.
Un saké à la fortune illimitée
Ce saké que nous allons déguster a pour “titre” Hakkaisan Yoroshiku Senman Arubeshi Kasutori Shochu. « Yoroshiku senman arubeshi » étant une vieille expression Chinoise signifiant « fortune illimitée ». Pour ce saké Shochu, seules les lies de saké fraîches produites à partir de la fabrication du saké sont utilisées pour créer ce luxueux Kasutori Shochu ; un shochu au goût très riche mûri pendant plus de trois ans et présentant une bonne combinaison de moelleux et d’arômes caractéristiques du saké japonais. Au Japon, le shochu est une boisson traditionnelle populaire qui se consomme en diverses occasions (apéritif, digestif ou au cours du repas). Il se boit sec, avec glaçons ou allongé d’eau pétillante.
Mieux comprendre le saké :
La République de Montmartre a installé son siège social à La Bonne Franquette
La République de Montmartre se devait d’avoir son siège social à La Bonne Franquette. Cette vénérable institution montmartroise dont le président aujourd’hui est Alain Coquart* fut fondée en 1921. Elle s’enorgueillit d’être depuis plus d’un siècle fidèle aux vœux de ses fondateurs, Poulbot, Willette, Forain… Elle l’est grâce aussi à l’engagement bénévole de ses citoyens (constituée de plus de 500 adhérents), députés, consuls, ambassadeurs et ministres. Autour du président, gravite un gouvernement d’une quarantaine de personnalités en comptant son cabinet, ses conseillers, le conseil des ministres et la présidence d’honneur. Si la fête des vendanges de Montmartre avec l’ouverture du ban des vendanges par le Président de la République de Montmartre et sa participation au grand défilé rassemblant plus de 1500 personnes (confréries vineuses et groupes musicaux) est un point fort de son actualité, elle œuvre également au profit de l’enfance défavorisée. Dans un autre domaine, elle a su susciter des liens de solidarité et d’amitié entre artistes plasticiens, musiciens, gens de lettres, de cœur et d’esprit. Gardienne de la tradition montmartroise, elle veille à préserver l’esprit frondeur et humain qui bâtit la légende de Montmartre, en restant fidèle à sa devise : Faire le bien dans la joie !
*Elu depuis 2012.
Pas de Montmartre sans ses P’tits Poulbots
En remontant la légendaire rue Lepic, d’un moulin à l’autre jusqu’à La Bonne Franquette
A croire que tout mène à La Bonne Franquette ! En remontant la légendaire rue Lepic, depuis le boulevard de Clichy, c’est pénétrer (en s’offrant une petite sueur) dans la mythologie de Montmartre. Plusieurs cabarets avaient ouvert leurs portes autour de la Butte vers la fin du XIXe siècle comme le Lapin Agile, le Chat Noir. Mais celui qui rencontrera le plus gros succès fut, place Blanche, au pied de la butte, le Moulin Rouge*.
*Patrick Fracheboud après son père y travailla dans les années 1970.
Le fameux “French Cancan”
C’est là, au Moulin Rouge dans les années 1880 que nait le fameux “cancan”, cette danse qui transgressera les tabous. Imaginez à l’époque des danseuses jambes écartées sur culottes fendues et des figures très osées comme le grand écart, le coup de cul, le salut militaire, la cathédrale…Mais ce qui rendit le “cancan” mondialement connu est la célèbre musique de l’opéra bouffe Galop infernal d’Orphée aux Enfers de Jacques Offenbach (1819-1880). Elle fut créé en 1858 dans son théâtre des Bouffes-Parisiens. Elle a été reprise et arrangée par le célèbre French cancan de 1866.
Le Moulin Rouge au 82, boulevard de Clichy, en bas de la butte de Montmartre. Il serait le plus grand cabaret du monde. A droite, la célèbre affiche de la Goulue de Toulouse-Lautrec pour le bal du Moulin -Rouge. Elle est exposée au musée de Montmartre. Photos © François Collombet
Le Moulin de la Galette, seul moulin en état de marche de la butte de Montmartre
Du Moulin Rouge, place du Tertre, tourner rue Lepic, dans cette rue toute en pente et en courbes qui escalade le « vieux village ». On monte avec le sentiment de ressentir cet esprit « bohème » qui a fait de Montmartre, le refuge des peintres, des écrivains, des poètes et des artistes. A mi- pente, le Moulin de la Galette, au coin de la rue Lepic et de la rue Girardon, célèbre pour son fameux bal. Ne vous y trompez pas, si ce moulin est en état de marche, ce n’est pas le moulin d’origine au pied duquel se tenait un ancien bastringue si cher aux peintres et notamment à Auguste Renoir. Le Moulin de la Galette est en fait constitué de deux moulins à vent, le Blute-fin construit en 1622 à l’ouest et le Radet datant de 1717 à l’est. Aujourd’hui, le Blute-fin est le dernier moulin de la Butte en état de fonctionnement.
Le célèbre Bal du Moulin de la Galette de Renoir, peint dans le jardin de La Bonne Franquette
A Montmartre, le Moulin de la Galette fut peint par quelques-uns des grands peintres de la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle : ainsi, voit-on Le Moulin de la Galette peint dans une série de tableaux par Van Gogh ; par Picasso (1900) ; par Toulouse-Lautrec ; par Ramon Casas (1892) ; par Van Dongen ; par Utrillo (1922) ; par Eugène Paul (dit Gen Paul) ; par Louis Vivin, peintre naïf (1926), etc.
Bal du Moulin de la Galette à La Bonne Franquette
Mais pas de doute, le plus célèbre tableau fut Bal du moulin de la Galette peint par Auguste Renoir en 1876 (au Musée d’Orsay à Paris aujourd’hui). Il travailla ce tableau à deux pas du moulin, dans les jardins du cabaret d’Olivier, le tenancier du Franc Buveur devenu La Bonne Franquette (idem pour La Balançoire, tableau exposé aussi au musée d’Orsay). Il faut dire que ce lieu inspira bien des peintres avec son jardin, ses bosquets, ses tonnelles, sa balançoire. On y croisait alors un jeune médecin, Georges Clémenceau (1841-1924). Il était maire de Montmartre et député républicain radical. Il aimait y fréquenter les artistes et notamment son grand ami, Claude Monet. Celui qui fut appelé “le tigre” devint un farouche défenseur des impressionnistes notamment lors du scandale que suscita l’exposition du tableau Olympia d’Edouard Manet.
Un ancien réservoir d’eau qui sert de siège à la Commanderie du Clos Montmartre
C’est un ancien et très étonnant réservoir d’eau situé place Jean-Baptiste Clément, à l’angle des rues Lepic et Norvins, tout proche de La Bonne Franquette. Il abrite aujourd’hui le siège de la Commanderie du Clos Montmartre. De forme octogonale et de style néo-renaissance, ce réservoir d’eau et sa fontaine furent construits en 1835 mais désaffecté un siècle plus tard, remplacé par le réservoir du Sacré-Cœur. Il avait une capacité de 260 m3 et devait compenser la disparition des sources de Montmartre.
Quand le Clos Montmartre et La Bonne Franquette fêtent les vendanges
Clos Montmartre sans doute le clos urbain le plus célèbre du monde
Le Clos Montmartre connu dans le monde entier occupe une partie du flanc nord de la Butte Montmartre dans le 18e arrondissement de Paris. Il est à l’angle de la rue Saint-Vincent et de la rue des Saules (entrée 14-18 rue des Saules). Cet incroyable lopin de vigne planté en 1932 à l’initiative d’une poignée d’habitants qui tenaient à sauver le terrain de l’urbanisation et auxquels la mairie apporta son soutien, est à portée de voix du légendaire cabaret, le Lapin Agile, du musée de Montmartre qui le surplombe ainsi que du restaurant, La Belle Franquette, une institution à Montmartre.
La fête des vendanges de Montmartre
Rendez-vous incontournable d’octobre : la fête des vendanges de Montmartre. Elle a lieu du 11 au 15 octobres 2023. Alors comment célébrer ce 90e ban des vendanges* ? Rendez-vous donc au restaurant La Bonne Franquette chez Patrick Fracheboud, cette institution montmartroise située à l’aplomb du vignoble ( il suffit de descendre une centaine de mètres la rue des Saules pour se retrouver devant la grille du Clos Montmartre). Pour cette journée de fête, devraient être présents Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement, Gilles Guillet, Grand Maître de la confrérie du Clos Montmartre, la Commune Libre de Montmartre, les Compagnons de la Butte Montmartre, les représentants des confréries et groupes folkloriques participant au défilé. Est également attendue, la maire de Paris, Anne Hidalgo. Et, à tout seigneur, tout honneur, on y verra, le maître des lieux, Vincent Bolenor, vigneron-jardinier du Clos Montmartre ainsi que Sylviane Leplâtre, l’œnologue de la Ville de Paris en charge du vignoble et de la vinification. L’événement attire comme tous les ans, les médias du monde entier. N’est-ce pas l’une des manifestations parisiennes les plus populaires qui attire près de 500 000 visiteurs sur les rues de la Butte ?
* La première fête des vendanges de Montmartre s’est tenue en 1934. Les vignes avaient été plantées 2 ans plus tôt. Ne donnant pas de raisin avant la troisième année, il fallut la générosité des vignerons du Beaujolais pour offrir à Montmartre sa première fête.
La fête des vendanges à Montmartre, un événement mondial !
Une production moyenne de 1900 bouteilles de 50 cl.
La production est d’environ 1100 bouteilles de 50 cl de vin rouge et 800 de vin rosé. Et la qualité est au rendez-vous ! Lors d’une dégustation à l’aveugle les vins du Clos Montmartre ont été qualifiés de haut niveau par le président de l’association des sommeliers de Paris-île de France. Le produit de la vente du vin de Montmartre sert exclusivement à financer nombre d’actions sociales du 18e arrondissement.
Rêver Montmartre !
Le Musée de Montmartre juste en contre-bas de La Bonne Franquette
Le plus secret, le plus charmant, le plus bucolique
Le musée de Montmartre est l’un des musées les plus secrets et sans doute le plus charmant de Paris. Il offre en plus, dans un cadre bucolique (les jardins Renoir), une vue exceptionnelle sur les vignes du Clos Montmartre. Créé en 1960, ce musée occupe un très beau groupe de maisons du XVIIe siècle (Maison du Bel Air et l’hôtel Demarne), rue Cortot qui abrita de nombreux artistes comme Auguste Renoir. Il y avait son atelier (de 1875 à 1877). Il y peignit notamment Le Jardin de la rue Cortot ; tout comme Suzanne Valadon qui y vécut de 1912 à 1926 (voir son appartement-atelier). Elle le partageait avec son compagnon André Utter et son fils, Maurice Utrillo* ; une cohabitation volcanique surnommé le trio infernale ! Autres peintres, Emile Bernard ou encore Raoul Duffy qui y séjournèrent. Dans ce musée, une collection exceptionnelle de peintures, d’affiches, de dessins, de photographies pour ressentir l’ambiance des peintres qui marquèrent l’histoire de Montmartre, du Bateau-Lavoir à l’atelier Cortot sans oublier la vie nocturne de la butte et ses célèbres cabarets, du Chat noir au Moulin rouge. Plus des œuvres de Toulouse-Lautrec, Modigliani, Kupka, Steinlen (dont l’originale de sa célèbre affiche du Chat noir).
*On doit à Maurice Utrillo, fils de Suzanne Valadon, des œuvres inspirées par bien des rues que vous venez de parcourir pied : “Rue Lepic”, “Moulin de la Galette”, Rue Saint-Rustique, Montmartre sous la neige”, “Sacré-Cœur” de Montmartre vu des toits” etc. Montmartre est le sujet exclusif de ses toiles. En 1918, il déclarait : “j’en ai fait plus de mille”.
Une entrée bien discrète pour l’un des plus émouvants musées de Paris, le musée de Montmartre-Jardin Renoir. Derrière cette porte, c’est un ensemble de bâtiment du XVIIe siècle comprenant l’hôtel Demarne, la maison du Bel Air et l’appartement-atelier de Suzanne Valadon et de son fils, Maurice Utrillo. Photo © François Collombet
Musée de Montmartre : à gauche, l’hôtel Demarne et à droite, la maison du Bel Air. Il témoigne de la profusion artistique et sociale qui anima Montmartre de la seconde moitié du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle. Photo © François Collombet
Place du Tertre, place aux Jeux olympiques !
Mais attention, faites de la place ! Lors des Jeux olympique, peintres et touristes devront laisser la place aux cyclistes qui auront à passer trois fois sur la place du Tertre, au sommet de la butte de Montmartre, via la rue Lepic, avant de descendre en longeant la basilique du Sacré-Cœur.
Le Sacré-Cœur devenu le “roof-top” de Paris
220 marche pour accéder à la basilique du Sacré-Cœur ! Un conseil, passer par la rue Lepic avec un arrêt à La Bonne Franquette puis en passant par la Place du Tertre, vous y êtes. Certains imprudents pourraient s’aventurer au plus près en empruntant la ligne 12 du métro. Il faut savoir que la station qui dessert le Sacré-Cœur, Abbesse est la plus profonde de Paris (-36 m). Et souvent, l’ascenseur est en panne. Alors, bonne chance ! Le métro Anvers serait plus sûr (ligne 2) ! Et quoi de plus romantique que Montmartre pour assister à un coucher de soleil sur Paris ? Tout en haut des marches, à deux pas du parvis du Sacré-Cœur. Inoubliable !
Une blancheur éclatante due à la pierre calcaire utilisée
Ces dizaines de marches valent bien d’accéder au premier lieu le plus visité de Paris (après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame) mais avant le Louvre et la tour Eiffel. On estime à dix millions ses visiteurs et pèlerins qui se rendant chaque année dans l’édifice en pierre calcaire de Château-Landon. Cette pierre a la particularité de se nettoyer au contact de la pluie, ce qui explique sa blancheur éclatante.
La revange d’une défaite !
La basilique fut édifié entre 1875 et 1912 suite à un « Vœu national » formulé en janvier 1871 qui demandait de bâtir une église à Paris dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, “en signe de pénitence, de confiance, d’espérance et de foi “. Elle le fut sur les plans de l’architecte Paul Abadie*. Était-ce le monument expiatoire pour faire oublier les ravages de la défaite de la guerre franco-prussienne ? La première pierre fut posée le 16 juin 1875. Son financement fut assuré par une souscription nationale qui récolta 46 millions de francs. L’achèvement de la construction demanda 39 ans et nécessita l’intervention de six architectes à la suite de Paul Abadie. L’élément le plus remarquable de l’édifice est la mosaïque intérieure d’une superficie de 474 m2.
*Paul Abadie s’est largement inspiré de la cathédrale Saint-Front, à Périgueux dont il avait été le restaurateur. Donc ne vous étonnez pas à y découvrir un édifice en forme de croix grecque, ornée de quatre coupoles.
La Bonne Franquette et Les Noces de Jeannette, le duo des Fracheboud !
L’un est tout là-haut (La Bonne Franquette), l’autre tout en bas (Les Noces de Jeannette). Ce dernier est situé près des Grands Boulevards, à deux pas de l’Opéra Comique (rue Favart). Il est installé en lieu et place du restaurant italien “Poccardi” le plus célèbre restaurant italien de Paris au XIXe siècle. Sur ces deux prestigieux lieux, règnent l’esprit Fracheboud !
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