Copanahuastla, ces étonnantes ruines seraient-elles le Jumièges du Chiapas (Mexique) ?

Les ruines majestueuses d’un couvent dominicain du XVIe siècle, au milieu des champs de canne à sucre et des cartels !

L’ancien couvent de Copanahuastla dont il ne reste que la nef se dresse dans la municipalité de Socoltenango, sur le Camino Real qui va du Guatemala à Mexico servant de principal axe commercial à l’époque coloniale. Photo © François Collombet
Le grand monastère en ruine de Copanaguastla (dont le nom traduit en tzeltal signifie “Lieu des serpents”) est parmi les monuments les plus évocateurs du XVIe siècle au Mexique. Abandonnée moins d’un siècle après sa fondation, l’église, solidement construite, a survécu à près de 350 ans d’abandon. Photo © François Collombet

Les religieux ont maudit ce lieu. Il est aujourd’hui sous l’emprise des cartels

Situées dans le quartier de Candelaria, municipalité de Socoltenango, le couvent en ruine de Copanahuastla a été fondé en 1543 par les frères dominicains. Cette petite ville située dans le bassin de la rivière Grijava était habitée par des indiens de langue tzeltal (l’une des 28 langues de la famille maya). Photo © François Collombet
Façade du porche décorée de pilastres. Un fronton semi-circulaire s’élève au-dessus du porche, flanqué de curieux pinacles sculptés de vases et de têtes miniatures grotesques, et surmonté de fleurons de fruits et de fleurs. Photo © François Collombet

Un monastère fondé au XVIe siècle par les dominicains

Les techniques de construction et le plan de base de l’église avec une seule nef alors couverte de bois et de tuiles ont été conservés comme norme depuis l’introduction de ces méthodes, au milieu du XVIe siècle, jusqu’à la fin de la période coloniale. Photo © François Collombet
Le plan de l’église en pierre est fondé sur la croix latine, ce qui est inhabituel pour les églises monastiques de cette première période. Plan du couvent de Copanaguastla (Olvera, Jorge. Copanaguastla, joya del plateresco en Chiapas. Ateneo, Tuxtla Gutiérrez. 1951)
Depuis les hauteurs de San Francisco Pujiltic (Dépression Centrale), 10 km jusqu’à Copanaguastla et le village de La Candelaria. Photo © François Collombet
Au loin, la Dépression Centrale du Chiapas, los Llanos, où se trouve le couvent de Copanaguastla, vue depuis la cascade del Chiflon sur les contreforts du plateau de los Altos de Chiapas. A l’horizon, au delà de la dépression centrale, on voit tout au sud, la Sierra Madre de Chiapas. Photo © François Collombet

La canne à sucre, une richesse intemporelle !

À la fin du XVIe siècle, Copanaguastla était devenu le principal monastère de la région, et les frères prospéraient comme aujourd’hui pour la population locale, grâce à leurs plantations de canne à sucre et à leurs haciendas de bétail. Photo © François Collombet
Comme à l’époque où fut fondé Copanahuastla, la richesse de la région provient de la canne à sucre. Ici, un producteur de Pujiltic à 10 km du monastère. Photo © François Collombet
Fabrication de pains de sucre comme à l’époque des frères dominicains, ici à Pujiltic, sur la route de Copanahuastla. Photo © François Collombet

1564, annus horribilis

Le transept laisse apparaître deux arches encore debout. L’une, côté gauche était accolée aux bâtiments conventuels. Photo © François Collombet
Les contreforts carrés de la nef soutiennent ses murs en moellons, qui sont percés par intervalles de fenêtres allongées, semblables à celles de l’art roman. Photo © François Collombet

La variole noire puis la peste poussent les dominicains à abandonner à contrecœur Copanahuastla

In memoriam, la vie exemplaire de frère Francisco de la Cruz

Ce support ornemental polychrome placé en saillie sur l’une des colonnes de la nef. Photo © François Collombet

Petite escapade à peine vertigineuse sur les hauteurs de la nef !

Les bâtiments conventuels ont disparu. Il reste la base du clocher et un escalier de pierre qui donne accès à la partie supérieure de la nef. Photo © François Collombet
En empruntant cet escalier de pierre, sans doute dérangerez-vous les quelque centaines de chauves-souris qui y ont trouvé refuge. Photo © François Collombet
Après avoir gravi l’escalier et perturbée les chauves-souris, la vue du haut de la nef et des alentours est exceptionnelle. Photo © François Collombet

De San Cristobal de las Casas à Copanahuastla, une route peu sûre !

Des champs de canne à sucre à perte de vue. Les cannes sont coupées en décembre dans les régions de Pinola, Tzimol, Pujiltic… et transportées par camions jusqu’à des sucreries, des fours et des alambics (pour le rhum). Voir des marques comme “Aguardientes de Chiapas” ou “Plantaciones Agrícolas Intensivas”. Photo © François Collombet
Les policiers filtrent le passage avec la mission d’arrêter tous ceux qui sont sur leurs listes. DR

Une main mise des cartels de la drogue

Malgré les difficultés d’accès (l’insécurité due à la proximité de la frontière), les ruines de Copanahuastla avec les cascades El Chiflon et l’imposante église en pierre d’Asunción Soyatitán (fondée en 1560 par les dominicains) sont parmi les sites les plus marquants du Chiapas. Photo © François Collombet

De San Cristobal de las Casas à Copanaguatla

De San Cristobal de las Casas jusqu’aux ruines du couvent de Copanahuastla (hameau de La Candelaria à Socoltenango), il faut compter deux heures (85 km). Sur la Pan American 190, avant Comitan, prendre à Amatenango, la direction de Las Rosas et San Francisco de Pujiltic.

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