Château de Chambord : une nuit à l’intérieur du plus beau château du monde

Rêver Chambord !

Chambord façade nord à la tombée de la nuit Photo © François Collombet

Que diriez-vous d’une journée et d’une nuit dans les à-côtés du plus majestueux château du monde ? Où il est question de chambres et d’une suite dans la très discrète tour du Chaudron ; d’une incroyable innovation apportée par Léonard de Vinci, les latrines à double fosses ; de jardins à la française financés par un milliardaire américain ; de jardins potagers en permaculture, à ciel ouvert dans les écuries de Louis XIV ; d’un vignoble de 14 ha dont l’originalité est un cépage local non greffé ; d’un nouveau chai qui redonne vie à une ferme adossée au mur d’enceinte du domaine ; de tonneaux entièrement faits en chênes provenant de la forêt de Chambord ; de la signature d’un contrat avec une grande marque de Scotch Whisky pour faire vieillir (gin et whisky) dans les fûts de chêne de Chambord. Enfin, de rêver à un dîner gastronomique en terrasse, au Grand Saint-Michel, à la lueur d’un château qu’illumine un spectaculaire couché de soleil.

On peut rêver Chambord mais c’est un trésor qu’il faut sans cesse entretenir. Ainsi, ces échafaudages sont là pour la restauration des lanternons des toitures du château, pas entretenus depuis la fin du XIXe siècle. Sont en train d’être restaurés, en plomb, les quatre lanternons du donjon (tour Dieudonné, tour Henri V, tour François 1er, tour Caroline de Berry), ainsi qu’en ardoise, les lanternons de la tour Robert de Parme et la tour de la Chapelle (Photo © François Collombet)

Hôte de marque à Chambord

N’y-a-t-il pas un rêve plus exaltant que de passer une nuit dans le plus beau château du monde ? Non pas en clandestin au nez et à la barbe des gardiens comme se faire enfermer dans une des 400 pièces du château, près de l’un des 77 escaliers dont le grand escalier à double révolution sans doute inspiré par Léonard de Vinci (Ah, somnoler sur une de ses marches en attendant qu’à l’aube les premiers rayons du soleil viennent illuminer ce chef d’œuvre !). Non, tout simplement se faire inviter et se voir attribuer une chambre, une suite à l’intérieur du château à titre d’hôte de marque, précise l’invitation.

Une soirée marquée par l’inauguration du chai du domaine de Chambord

En fait, à titre de journaliste du vin, invité pour l’inauguration par Jean d’Haussonville, directeur général de Chambord, d’un nouveau chai aménagé dans l’ancienne ferme de l’Ormetrou*. Deux ans de travaux furent nécessaires pour restaurer et transformer ces bâtiments agricoles (adossés au mur d’enceinte du château) en un centre de vinification et d’élevage du vin. Le domaine de Chambord dont les vignes furent replantées à partir de 2015 (aujourd’hui, un vignoble de14 ha avec vue imprenable sur le château) dispose enfin de son propre chai digne des dernières techniques vinicoles.

*Ferme qui servait d’ancienne porte du domaine depuis le XVIe siècle.

Vignoble de Chambord, 14 ha avec vue sur le château situé à moins de deux kilomètres des premiers plants de vigne (Photo © François Collombet)
Jean d’Haussonville directeur général de Chambord vient de couper le cordon inaugurant le nouveau chai. Il est entouré de personnalités locales et du principal mécène, Daniel Collay, président de Groupama Paris Val de Loire. Photo © François Collombet

Ces cuves en inox thermorégulées du nouveau chai auraient sans doute inspirées Léonard de Vinci, celui dont le génie plane sur Chambord. Photo © François Collombet
Ils sont 3, « fine » équipe de Raer, scotch Whisky, venue d’Ecosse signer un partenariat historique de 10 ans avec Chambord. Photo © François Collombet
A Chambord, la tour du Chaudron, vous connaissez ?

Chambord resplendit ce jour-là dans tout l’éclat de sa pierre (bien qu’entaché en hauteur, par de nombreux échafaudages). Il faut dire que la journée s’annonce belle, un début d’été où la chaleur n’écrase pas trop les contours du plus fastueux des châteaux de la Loire. Chaque fois, c’est la même impression. On reste stupéfait à sa vue, pétrifié par cette sensation d’irréalité, de rêve, de magnificence. Partout, une foule bien présente, beaucoup d’enfants, d’adolescents, de groupes. On parle toutes les langues. Ici à Chambord, liberté totale dans un va et vient continu à monter et descendre le grand escalier (joyau du château), sans se croiser. Quel risque ? Se perdre dans les cinq-cents ans de son histoire mouvementée (et encore, rien ne s’est réellement passé dans ce palais conçu pour les plaisirs) ou mieux, s’égarer dans les centaines de salles d’un château labyrinthique (heureusement pas toutes visibles ou accessibles). Et certainement pas visible pour le public, cette mystérieuse tour du Chaudron qui nous est réservée.

Le plan du château de Chambord pour mieux se retrouver (DR)
Avec son impressionnante façade de 231 m, Chambord n’aurait-il d’égal que Versailles ? Cette grandiose façade symétrique est flanquée de quatre énormes tours. Au centre le donjon quadrangulaire cantonné de quatre tours d’angle. A l’intérieur, le célèbre escalier à claire-voie et à double révolution. Il se termine par une lanterne de 32 m, surplombée d’une fleur de lys. Au premier plan, les jardins à la française, restitués en 2016-2017 qui reprennent les tracés des jardins disparus au XVIIIe siècle (Photo © François Collombet)
Chambord, vers la place d’Arme et la façade sud-est, en contournant le château par l’ouest (Photo © François Collombet)
Chambord, façade sud-est, place d’Armes et grande pelouse. Au centre, la porte royale qui donne accès au château (Photo © François Collombet)

Cette tour du Chaudron qui aurait dû recevoir Emmanuel Macron et sa famille !

Y séjourner pour Emmanuel Macron eut été une faute politique ! Décembre 2017, le couple présidentiel décide de faire une halte au château de Chambord*. L’Elysée jette alors son dévolu sur la tour du Chaudron, plus facile à sécuriser. Mais c’est Brigitte Macron qui s’y opposera, non pour l’inconfort des lieux (en fait, le standing est digne d’un 4 étoiles) mais pour des raisons symboliques. Comment un élu au suffrage universel pourrait cohabiter dans un lieu qui accueille au rez-de-chaussée de l’aile royale, berlines, coupé et calèche, ces hippomobiles commandés par le comte de Chambord en 1871 pour son entrée hypothétique dans Paris en tant que futur roi ? (Sources L’Express).

*Emmanuel Macron venait à Chambord en famille célébrer son 40e anniversaire. Plutôt que la Tour du Chaudron, il opta, à 200 m du château pour une ancienne maison forestière transformée en gîtes.

Chambord, façade sud-est et la tour du Chaudron bordée par les douves (Photo © François Collombet)
A l’extrémité droite de la façade sud-est, la tour du Chaudron et le portail qui donne accès aux jardins à la française. La tour est bordée par les douves dont les murs de maçonnerie sont en cours de restauration. En périphérie de la plateforme de 6 ha, ils constituent un périmètre de 1,34 km datant des aménagements du jardin au XVIIIe siècle (Photo © François Collombet)
La tour du Chaudron, une porte si discrète pour y accéder

Pour nous, pas de morale politique ! Rendez-vous au centre d’information près de la billetterie. L’accès se fait par la grande façade sud-est, face à la place d’Arme, porte royale (entrée du château). La tour du Chaudron se situe à l’angle est, au pied des douves, à côté du grand portail menant aux jardins*. C’est une tour tronquée qui ne s’est jamais élevée dont le pendant n’est autre (mais en plus aristocratique !), que la tour des Princes, à l’autre extrémité. Une petite porte très discrète, un escalier en colimaçon et voici nos appartements tout en rondeur comme il se doit (Je suis accompagné de 3 consœurs journalistes).

*Portail donnant accès aux jardins à la française ; ces jardins qu’avait fait dessiner Louis XIV au nord et à l’est du château et qui, en 2016, après plus de 12 ans de recherches historiques, ont été restitués.

Sous les pavés de la tour, les latrines

C’est un fait archéologique et historique. Lorsque, en 1999, on voulut entreprendre le réaménagement de l’espace-accueil, des prospections géophysiques, furent menées pour savoir s’il existait des structures souterraines risquant d’être menacées par les travaux ; ceux-ci étant prévus pour s’étendre jusqu’à l’angle oriental de l’enceinte basse, c’est-à-dire jusqu’à notre tour du Chaudron. Les craintes étaient bien réelles puisque le plan de l’architecte Jacques Androuet du Cerceau établi en 1576, montre de larges bancs percés, laissant supposer la présence d’une imposante fosse d’aisance. Mais ces latrines avaient disparu sur les plans postérieurs. La fosse avait-elle été remblayée, ou tout simplement devenue inaccessible ? Oui, inaccessible mais pas toutes* ! Les scientifiques ont démontré qu’elles furent intensément utilisées pendant le règne de Louis XIV ou les séjours du Maréchal de Saxe à Chambord. Ainsi, elles durent être vidées ce qu’indiquent les extraits de comptes des Bâtiments du Roi. Un curage fut effectué en 1690, un autre en 1800. Les matières organiques étaient alors utilisées comme engrais pour le jardin notamment.

*Certaines latrines du château demeurent des « réserves archéologiques ».

Les latrines de Chambord, un apport du génie de Léonard de Vinci

A Chambord, souffle le génie du grand Léonard de Vinci. Son influence dans la conception d’un tel château (il séjournait à l’époque au manoir du Clos Lucé à Amboise, sous la protection de François 1er) se retrouve dans la comparaison entre des partis architecturaux adoptés comme le plan centré du donjon, cet escalier à double-révolution, d’un système de latrines à double fosse et conduit d’aération ou encore le système d’étanchéité des terrasses. Tous ces croquis se retrouvent dans ses fameux carnets.

Près du Chaudron, les jardins-potagers en permaculture

Programme à notre guise ! D’abord, à quelque cent mètres de la tour du Chaudron, les jardins-potagers en permacultures. J’avais assisté à leur inauguration en 2019, lors de la célébration des 500 ans du monument. Depuis, ils ont bien poussé. Leur emplacement n’a rien du hasard puisqu’il existait deux potagers aux XVIIe et XIXe siècles. Le plus symbolique est celui qui occupe les anciennes écuries de Louis XIV devenue caserne de cavalerie puis haras au XVIIIe siècle et reconvertis en potagers à ciel ouvert au XIXe siècle. Aujourd’hui, profusion de fruits et de légumes biologiques cultivés selon les principes de l’agroécologie, du maraîchage bio-intensif et de la permaculture. Notre guide précise qu’ils ont été conçus aussi comme lieu de formation et de partage de connaissances.

Jardins en permaculture (maraîchage bio-intensif) dans les écuries du maréchal de Saxe, à deux pas du château. Le but est de constituer une ferme diversifiée conduite en agroforesterie avec maraîchage, arboriculture et élevage. Photo © François Collombet

Que diriez-vous d’une visite express dans ce château qualifié par Brantôme comme un des miracles du monde ?

En, fait ce qu’écrit Pierre Bourdeille dit Brantôme en 1570 est : Chambord, encore tout imparfait qu’il est, compte parmi les miracles du monde. Le château n’était en effet pas achevé et notamment l’aile de la chapelle et l’enceinte basse quand Claude Sourdeau prend la direction du chantier (1561-1584).

Tout serait à voir mais… le planning est serré. Il faut être à 17 h 30 devant le chai ! Donc, consacrons-nous au joyau du château, cet escalier à double révolution. C’est bien simple, il est au cœur de l’édifice : deux rampes ajourées s’enroulant l’une au-dessus de l’autre autour d’un noyau central. Une incroyable innovation due Léonard de Vinci (pourtant rien ne le prouve !). Son rôle est de desservir les étages principaux du donjon jusqu’aux terrasses. De là, il se prolonge par un étroit escalier en vis simple menant au sommet de la tour-lanterne (le point le plus haut de Chambord). Donc, tout tourne autour de cet escalier et tout s’adapte à ses dimensions. Mais le mystère est ailleurs. En fait c’est presque de la magie pour les visiteurs. Voici un escalier de parade qui permet à l’un de disparaitre en pleine ascension tandis que l’autre va chercher à le rejoindre après avoir emprunté deux volées différentes. Allez comprendre !

Au centre du château, à la croisée des grandes salles, se déploie le monumental escalier à double-révolution (Photo © François Collombet)
Devant un tel monument, les visiteurs s’émerveillent et s’interrogent face à cet escalier à double-révolution. Il bénéficie d’un éclairage latéral provenant des grandes baies des salles en croix (Photo © François Collombet)
La tour lanterne surmontée de sa fleur de lys surplombant l’escalier à double-révolution. Chateaubriand écrivait que Chambord n’a qu’un escalier double, afin de descendre et monter sans se voir : tout y est fait pour les mystères de la guerre et de l’amour (Photo © François Collombet)

De la terrasse, les jardins à la française apparaissent dans toute leur dimension géométrique

Arrivé sur la terrasse, voici les toits de Chambord, une forêt de pilastres et de tourelles avec quelques 365 cheminées et 800 chapiteaux. Une ville miniature, un fantastique couronnement : « une arabesque, une femme, disait Chateaubriand, dont le vent aurait soufflé en l’air la chevelure. » Appuyé sur la balustrade, on réalise que ce célèbre escalier est le centre d’une grande perspective, longue de 4,5 km qui traverse le château du nord au sud. Devant nous, deux immenses fleurs de lys végétales emblèmes de ces jardins à la française aujourd’hui restitués. Ils avaient été commandés par Louis XIV. Ils occupent six hectares et demi au pied du château. Leur dessin a été composé et mis en place en 1734. Ils ont existé pendant plus de deux siècles. Tombés peu à peu en désuétude, ils sont finalement réduits à l’état de simples parterres engazonnés en 1970 et cela pendant plus de 40 ans.

Ah, cette grande perspective longue de 4,5 km qui traverse le château du nord au sud dans un axe au centre duquel se trouve le célèbre escalier à double-révolution. Le jeune garçon qui se tenait à mes côtés enleva son casque pour me demander quelle était cette tache brune qui, il est vrai, gâche un peu ce parfait ordonnancement. C’est Sting lui répondis-je qui venait de s’arrêter là avec sa tournée Sting : My Songs, un concert “rock-ambolesque”. Sting me répondit-il !!! (Photo © François Collombet)
Le mécénat exceptionnel d’un homme d’affaire et financier américain

Cela fait plus de 20 ans que la France n’avait pas connu un projet de restitution de jardins d’une telle ampleur, avec plus de 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes délimitant les bordures, ou encore 18 874 m² de pelouses. Coût : 3,5 millions d’€ pris en charge par un mécène américain, Stephen A. Schwarzman*.

*Stephen Allen Schwarzman (né le 14 février 1947) est un homme d’affaires et financier américain. Il est le président-directeur général de Blackstone, un fonds de capital-investissement qu’il a créé en 1985 avec l’ancien secrétaire américain au Commerce Pete Peterson. Sa fortune personnelle est estimée à 33,1 milliards de dollars en 2021, selon Forbes. En 2016, Forbes a classé Schwarzman au 113ᵉ de son classement mondial des milliardaires (Source Wikipédia)

De la terrasse, les jardins à la française recréés comme ils l’étaient deux siècles auparavant. On y dénombre 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 000 plantes pour délimiter les bordures (plus de buis mais des plants de thym), 11 000 plantes vivaces et 18 citronniers en caisse. En tout, 18 000 m2 de pelouse et un réseau de 13 km d’arrosage automatique (l’eau vient du Cosson). Photo © François Collombet
 Chambord, de la vigne au chai jusqu’aux tonneaux
Guillaume Trouvé, architecte du patrimoine, directeur des bâtiments et des jardins du domaine national de Chambord. Photo © François Collombet

Pas question de trainer, 17 h 30, ce lundi 4 juillet 2022, inauguration du chai de Chambord par Jean d’Haussonville, directeur général de Chambord et de Daniel Collay (président Groupama Paris Val de Loire), principal mécène du projet. Un bon kilomètre sépare le château du chai aménagé dans l’ancienne ferme de l’Ormetrou adossée au mur d’enceinte du domaine. Le projet initial signé Jean-Michel Wilmotte* a dû être abandonné : il fallait être plus raisonnable, rappelle Guillaume Trouvé, architecte du patrimoine, directeur des bâtiments et des jardins du domaine national de Chambord Nous avons pris la partie de rénover, par la même occasion notre patrimoine. En fait ce chai est installé dans l’ancien hangar en ossature métallique, agrandi de 2 travées supplémentaires et entièrement bardé de bois. La salle de dégustation sera aménagée dans l’ancienne maison d’habitation.

*Lui resterait-il Le Relais de Chambord situé à cinquante mètres du château, l’unique hôtel de Chambord qu’il a entièrement rénové ? Cet hôtel 4 étoiles, abrite 55 chambres et suites dont quinze avec une vue exceptionnelle sur le château et les jardins à la française et dix-huit avec vue sur la rivière du Cosson.

Domaine de Chambord ferme de l’Ormetrou, adossée au mur d’enceinte, en juin 2015 (Photo © François Collombet)
La ferme de l’Ormetrou en juillet 2022, nouveau chai du domaine de Chambord, à proximité des vignes. Le site comprendra également gîte et chambres d’hôtes afin de faire de Chambord une destination oenotouristique. Une salle de dégustation est entrain d’être aménagée dans l’ancienne maison d’habitation (Photo © François Collombet)

Inauguration du chai de Chambord

Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine de Chambord parle d’un chai à l’image de Chambord, c’est-à-dire un monument historique et éco-responsable, il n’y a pas eu de création de bâtiment mais plutôt une rénovation d’un bâtiment ancien déjà existant dans une démarche de conservation du patrimoine. Aujourd’hui, le chai dont le principal mécène est Groupama Paris Val de Loire, contient 14 cuves thermorégulées.

Inauguration du chai de Chambord le 4 juillet 2022. Se tenant à droite de Jean d’Haussonville, Henry Marionnet, célèbre vigneron qui implanta en 2015 à Chambord, un cépage local non greffé, le romorantin. Photo © François Collombet
Dans le chai du domaine, 14 cuves en inox, thermorégulées et marquées par le sceau de Chambord. Photo © François Collombet

A la santé du nouveau chai de Chambord !

A tout seigneur, tout honneur, Jean d’Haussonville, directeur général de Chambord, un verre de romorantin en main. Son souhait, que ce romorantin, sous réserve de l’obtention éventuelle de l’AOC Cour-Cheverny puisse se transformer en AOC Chambord. Photo © François Collombet

La famille Marionnet, Henry, sa femme et leur fils, Jean-Sébastien, venus en voisin solognot (Domaine de la Charmoise) pour l’inauguration du chai de Chambord. En juin 2015, Henry Marionnet fournissait les premiers plants de vigne : 4 ha de romorantin dont les ceps sont issus par bouturage d’une vigne pré-phylloxérique et donc franc de pied, c’est-à-dire non greffée. Henry et Jean-Sébastien continueront de superviser les vinifications à Chambord. Photo © François Collombet
Grande dégustation des vins de Chambord pour clore l’inauguration du nouveau chai. Photo © François Collombet

Vignes et vins de Chambord

C’est un vignoble de 14 hectares qui a été planté à partir de 2015* et jusqu’en 2019. 14 ha sur un seul bloc à un peu plus d’1 km du château, exposé nord-sud sur un terroir à dominante sableuse, mélangé en sous-sol à de l’argile. Premières vendanges récoltées en 2018. Le domaine a déjà produit les cuvées 2019, 2020 et 2021. Mais, 2022 est la première année où les récoltes de l’ensemble du vignoble ont été produites (en agriculture biologique, la production doit attendre quatre ans avant d’être labellisée). Les vignes sont exploitées en régie directe, à l’aide d’un viticulteur recruté par le domaine, en contrat avec un laboratoire éco-certifié et avec les conseil d’Henry et Jean-Sébastien Marionnet.

* Henry Marionnet en 2019, découvrait et achetait une vigne plantée avant 1850, non greffée et pré-phylloxérique. C’est de cette vigne qu’est issu le romorantin planté à Chambord en 2015.

Un vignoble aux cinq cépages et aux trois vins

Les cinq cépages : 4 ha de romorantin, 4 ha de pinot noir, 3 ha de sauvignon, 2 ha d’orbois et 1 ha de gamay. A terme, il y aura deux vins correspondant au cahier des charges de l’AOP Cheverny :

  • Un vin rouge (Château de Chambord), fruit d’un assemblage de pinot noir (84 %) et et de gamay (16 %) ;
  • Un vin blanc issu d’orbois (appelé aussi menu pineau), d’origine locale, assemblé au sauvignon (orbois : 40 %, sauvignon : 60 %)

Un vin blanc correspondant au cahier des charges de l’AOP Cour-Cheverny

  • Un vin blanc pur, produit à partir du cépage historique romorantin. Il est actuellement, sous appellation Vin blanc de Chambord (Vin de France) Romorantin.

Henry Marionnet en juin 2015, le jour de la plantation de ses plants de romorantin à Chambord.
Photo © François Collombet
Le vignoble de Chambord 7 ans plus tard, 14 ha d’un seul bloc. Photo © François Collombet

Ces chênes de Chambord dont on fait des tonneaux

Depuis 2018, Chambord a lancé une fabrication de tonneaux entièrement fait en chêne de sa propre forêt ; une forêt entièrement classée au titre des monuments historiques. C’est ainsi qu’une édition limitée de fûts de chêne de haute qualité est proposée chaque année. La fabrication et la chauffe des fûts est assurée par la tonnellerie Cadus en Bourgogne. Le chêne de Chambord est fendu en merrain à la main dans les règles de l’art et maturé deux ans à l’air libre au cœur du domaine.

Depuis 2018, Chambord a lancé une fabrication de tonneaux entièrement faits en chêne de sa propre forêt. Photo © François Collombet

Un goût de Chambord dans le Scotch Whisky RAER

Mécène du chai depuis 2021, le Scotch Whisky RAER (Jackton Distillery à Glasgow) a signé un contrat de marque avec Chambord. Ce partenariat sur 10 ans, porte sur la production de spiritueux (gin et whisky), vieillis dans des fûts de chêne de la forêt de Chambord. RAER Alliance Scotch Whisky* versera une redevance de 10 % pour la vente des bouteilles portant le nom et l’image de Chambord.

*L’un des cosignataires, Jeffrey East préside l’entreprise RAER ALLIANCE SCOTCH WHISKY, basée à Cour-Cheverny. Il la codirige avec sa femme, Cendrine Gellens-East (également gérante de l’entreprise Domaine de la Taurie).

Signature du contrat de marque entre RAER Scotch Whisky et Chambord. Les tastevins version écossaise sont déjà prêts pour sceller l’accord de partenariat. Photo © François Collombet
Chaque année, un minimum de 32 fûts de chêne de Chambord vont traverser la Manche pour rejoindre l’Ecosse et les caves de RAER. Photo © François Collombet
Contrat signé et complicité évidente entre Jeffrey East et Jean d’Haussonville. Photo © François Collombet

Dîner avec vue sur le château dans la douceur d’une nuit d’été

Une grande terrasse, une vue de rêve sur le château, c’est Le Grand Saint-Michel (qui a repris le nom de l’ancien lieu), restaurant gastronomique du Relais de Chambord (****). Le jeune chef, Alexandre Trazeres met à l’honneur les produits locaux et notamment fruits et légumes venant du potager de Chambord. Voir tranquillement décliner le jour alors que la façade du château se pare des derniers rayons du soleil et partager un dernier verre, un chinon 2016 d’Olga Raffault, que demander de mieux. A côté, nos amis écossais de RAER semble eux aussi partage ce bonheur qu’ils réhaussent de champagne et de whisky. Avec eux, Jean d’Haussonville. Il est vrai qu’ils se sont liés pour dix ans et ça se fête !

Un cocktail, un dîner devant le plus beau château du monde. Photo © François Collombet
Que diriez-vous de ce traditionnel mille-feuille à la vanille de Madagascar avec chutney de fruit rouge et crème glacée au foin (pour deux !). Photo © François Collombet

Le soleil décline sur la grande façade nord du château de Chambord. Photo © François Collombet
La nuit est tombée, le château s’illumine d’une féérie de lumière. Photo © François Collombet

En épilogue, retour à la réalité !

Devant la tour du Chaudron, on livre au petit matin, le pain frais Photo © François Collombet
Dernier café au bar du Relais de Chambord. Photo © François Collombet
Un dernier regard sur le château de Chambord à l’arrivée de ses premiers visiteurs. Photo © François Collombet

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